
La séance spéciale que le Parlement de la Cedeao a consacré à la situation politique en Guinée-Bissau a été l’occasion pour les députés de rappeler les perturbations que connaît ce pays depuis près de 30 ans. Le pays a connu quatorze coups d’état.
Ce qui s’est passé en Guinée Bissau, c’est le moindre mal a indiqué un député Bissau guinéen qui considère qu’il y a bien eu coup d’Etat. Il faut éviter qu’il y ait un bain de sang. Eviter ce qui s’est passé 1998 quand le pays avait basculé dans une guerre civile.
« La séance spéciale requiert une attention particulière de notre part » a indiqué la présidente du Parlement Adjaratou Maimounatou Ibrahima.
Pour rappel, l’armée bissau-guinéenne avait annoncé le mercredi 26 novembre avoir pris le « contrôle total du pays », qui était en pleine attente des résultats de la présidentielle et des législatives. Les militaires ont proclamé la suspension du processus électoral, ordonné la fermeture des frontières et décrété un couvre-feu obligatoire.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embalo, donné favori du scrutin, a été arrêté et placé « en détention à l’état-major », selon des sources militaires. Il a brièvement confirmé à la presse internationale avoir été « renversé ».
Le principal opposant, Domingos Simões Pereira, leader du PAIGC qui avait été exclu de la présidentielle, a également été arrêté. Par ailleurs, Des hommes armés auraient fait irruption lors d’une réunion de campagne du candidat Fernando Dias, utilisant des gaz lacrymogènes pour tenter d’arrêter les deux hommes.
La Commission nationale des élections a également été attaquée par des hommes armés non identifiés, selon un responsable de l’institution.
Le président Embalo et de Fernando Dias revendiquaient chacun la victoire, alors que la Commission électorale devait publier les résultats provisoires jeudi.
Le pays avait déjà connu une grave crise post-électorale en 2019, lorsque Embalo et Domingos Simões Pereira s’étaient mutuellement proclamés vainqueursappelons qu’enfin octobre, l’armée avait annoncé avoir déjoué une tentative de renversement de l’ordre constitutionnel. A suivre
Pape Amadou FALL